Saint-Georges des Moissons, ou l’avènement des « bières hyper locales »
De passage chez Tony Misiaszek de BioZH, distributeur de bières bretonnes à Rennes, nous avons eu l’honneur de découvrir et déguster dans le cadre d’un cercle privé un brassin pilote (brassin de test) de la brasserie Saint-Georges : la Saint-Georges des Moissons.
Une bière locale
Réalisée dans un cadre « amateur » (25 L non commercialisés) pour tester une nouvelle recette, Jérôme Kuntz, le brasseur, nous livre ici son interprétation de ce que peut être une bière « locale ». Voici ce qu’on peut lire sur l’étiquette de ce prototype N°1 : « Bière blonde simple, 1 seul malt, 1 seul houblon, le tout produit dans un rayon de 5 km autour de la brasserie ».
L’orge est en effet produite par l’EARL Kerbellec, ferme bio voisine de la brasserie qui produit 100 % de l’orge utilisée à St Georges pour les malts blonds et touraillés, qui sont ensuite maltés par Malt Fabrique à Ploeuc-Sur-Lié. Un houblon unique harmonise cette bière : le houblon Cascade, produit à la brasserie. Le Cascade est une variété de houblon native d’Amérique du Nord qui délivre des notes florales et des arômes d’agrumes.
Son nom, Saint-Georges des moissons, vient du fait qu’elle sera brassée directement après les récoltes. Jérôme utilisera peut-être du houblon frais tout juste cueilli… voire aussi de l’orge cru à peine récoltée.
Voici rapidement ce que nous en avons pensé :
Cette Saint-Georges des Moissons présente une robe d’un blond pâle. Son nez très aromatique est intéressant, à rapprocher d’une American Pale Ale (APA). A titre de comparaison, elle nous a paru plus florale que la Saint-Georges Blonde.
En bouche, on découvre une légère acidité et une très belle amertume toute en longueur et agréablement fruitée. Et nous, on aime l’amertume assumée !
Le seul reproche à faire se trouve au niveau de la texture qui est un peu en retrait. Elle manque pour l’instant de corps.
Satisfait de ce premier brassin, le brasseur nous a confié qu’il allait encore améliorer la recette en faisant d’autres brassins expérimentaux privés. Concernant la commercialisation de cette bière, il faudra attendre entre un et deux ans afin que la houblonnière soit suffisamment productive (il s’agit d’une bière à 12 g/L de houblon soit 4 fois plus qu’une blonde standard) et qu’elle passe ses années de conversion à Nature et Progrès.
Les amateurs de bières bretonnes pourront ainsi déguster une bière événementielle édition limitée après la récolte de l’orge (milieu de l’été) et celle du houblon en septembre. Affaire à suivre !